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Au zoo de Pescheray, un soigneur montre un loup blanc à des enfants qui visitent le zoo..
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France entière, Côtes d'Armor

Handicap : travailler pour gagner en autonomie

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Au domaine de Pescheray (Le Breil-sur-Mérize, Sarthe), plus de 70 personnes en situation de handicap prennent soin des animaux d’un zoo, du site ou des espaces verts alentour, des clients d’un restaurant… L’association Cités Caritas les accompagne selon leurs besoins pour être plus autonomes dans leur logement, gérer un budget ou passer le permis de conduire.

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« Depuis tout petit, je rêvais de travailler ici », confie Clément, 30 ans. Il vit dans un foyer d’hébergement pour adultes handicapés. Si le temps le permet, il va au travail à vélo, au domaine de Pescheray, à 2 km de distance. 

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À l’atelier cuisine de l’Esat (Établissement et service d’accompagnement par le travail), ce mercredi de juin, Clément et Mélanie font des crêpes pour leurs collègues. Thomas, moniteur d’atelier, n’intervient qu’en cas de difficulté. 

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Le domaine de Pescheray, donné au Secours Catholique en 1967 pour y développer des actions sociales, s’étend sur 145 hectares, entretenus par l’Esat.  Au printemps, Frédéric et ses collègues fauchent et font sécher le foin, qui sert à nourrir les animaux du zoo. En cette fin de matinée, Frédéric a appelé Cyril, le moniteur d’atelier, car une roue et des dents de la faneuse se sont cassées. Ils essaient de réparer la machine eux-mêmes. S’ils n’y parviennent pas, ils feront appel à leurs collègues de l’atelier technique, qui réparent tout ce qui peut l’être sur le site.

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Un restaurant a ouvert voici vingt ans pour prolonger la visite du zoo, attraction phare du site. Marion et Étienne se sont mis en tenue de salle et préparent des tables à l’extérieur avant l’arrivée des clients. Étienne a travaillé en milieu ordinaire, mais en garde un mauvais souvenir. Trop de pression. Travailler en Esat lui permet de retrouver confiance en lui, dans un cadre où il n’a pas à cacher ses difficultés. « J’ai besoin d’être au calme et que les consignes soient très claires. » Il accueille les clients avec un large sourire. À terme, il aimerait être serveur dans un restaurant gastronomique.

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Le zoo du domaine de Pescheray existe depuis 1974 et accueille plusieurs centaines d’espèces : loups, lémuriens, tapirs, chèvres, yaks… Éloïse, 23 ans, y travaille depuis bientôt quatre ans et aime imaginer des activités ludiques pour les animaux. Ce jour-là, elle lance un melon congelé à l’ourse Grenouille pour la rafraîchir. Les soigneurs du zoo sont tous passionnés par les animaux. Sacha, 21 ans, est en stage. « Je suis lente et j’ai des troubles dys. » Ici, assure-t-elle, « il y a la forêt, les enclos sont grands et on a plus de temps pour faire notre travail. C’est mieux pour le bien-être des animaux et pour moi-même ».  

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L’équipe espaces verts entretient des jardins privés et publics des alentours. « C’est bien de donner du travail à des gens qui en ont besoin », note Mme Rabbier. « Avec cette cliente, une véritable relation s’est établie », se réjouit Franck, moniteur de l’atelier. Deux travailleurs, Lydia et Kévin, préparent leur permis BE (voiture avec remorque de + de 4250 kg). Une fierté pour Lydia qui aime être envoyée en autonomie chez des clients. « Ça montre qu’on nous fait confiance. »

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L’accompagnement de chacun dépend de ses besoins. Baptiste va régulièrement à la « section annexe » où Yann, moniteur-éducateur, propose des activités ludiques pour renforcer des compétences ou apprendre à lâcher prise. À Pescheray, les travailleurs peuvent consulter une psychologue et être accompagnés dans leur projet professionnel par un coordinateur chargé d’insertion. 

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Le soir, Baptiste et Clément se retrouvent à la cuisine du foyer d’hébergement. « Baptiste, c’est mon meilleur ami », confie Clément. Ce mercredi, chacun a préparé son dîner : une salade piémontaise pour Baptiste, une salade maïs-crabe pour Clément. Quelques jours avant, ils ont établi un menu, fait leurs courses. Le reste de la semaine, ils dînent avec les autres résidents du foyer. Le week-end, ils font des sorties sportives et culturelles avec le foyer ou rendent visite à leur famille. Certains de leurs collègues vivent seuls ou en couple dans un logement complètement autonome. 

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Marylène, 24 ans, habite dans une maison avec son conjoint et travaille au zoo. « Être avec les lémuriens, ça me canalise. Au début, ils voyaient que j’étais stressée et ils couraient partout. Maintenant, je leur donne l’exemple. Si je suis calme, ils sont calmes. » Depuis peu, elle explique aux visiteurs comment vivent ces primates. Cécile, monitrice, complète jusqu’à ce qu’elle soit à l’aise pour gérer seule l’animation. Marylène est également suivie par le service d’accompagnement à la vie sociale. « Il y a des papiers administratifs où je ne comprends rien. » Son rêve ? « Avoir le permis et travailler en milieu ordinaire si un jour une porte s’ouvre. »

Auteur et crédits
Aurore Chaillou (Journaliste) - Roberta Valério (Photographe)